Voiture électrique : des ingénieurs algériens à pied d’œuvre

Le passage de la voiture à combustible à la voiture électrique s’imposant de plus au monde civilisé, pour plusieurs motifs, dont l’imprévisibilité des hydrocarbures, leur cherté, les enjeux dont ils font l’objet, ainsi que le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement, la maitrise de la confection de la batterie de cette nouvelle voiture est à l’ordre du jour dans de nombreux pays.

L’Algérie fait aussi partie de ces pays qui s’intéressent aux énergies nouvelles et leurs multiples applications, notamment la voiture électrique. De ce fait, des équipes d’ingénieurs tentent de mettre sur rails les principes de cette voiture, dont la pièce la plus importante en est la batterie.

Il s’agit en réalité d’un véritable puzzle à monter pour construire une batterie, et les composants de ce puzzle ne se trouvent entre les mains d’aucun pays, aucune entreprise pour en acheter et acquérir.

Les matières premières de ces composants proviennent de plusieurs sources, plusieurs pays, et c’est l’assemblage final de tous les composants nécessaires qui en fait une batterie capable de faire démarrer une voiture.

Voiture électrique : Le projet mis sur rails

Récemment, lors d’une réunion chez le constructeur algérienne Abderrahmane Achaïbou (importateur historique de Maruti Algérie), nous avons rencontré des ingénieurs algériens de l’École nationale polytechnique, lesquels nous ont fait part de leur projet de monter ici en Algérie, la voiture électrique. Le projet, ont-ils affirmé, est bien avancé, mais le problème principal réside dans certains composants de la batterie qu’ils sont obligés d’importer de l’étranger, et c’est là une affaire qui relève des compétences du gouvernement.

Le projet n’est à l’arrêt pour autant, au contraire, les épreuves de terrain les mettent en demeure de prospecter d’autres voies de recours et essayer d’autres alternatives, afin de mettre au point l’assemblage final.

Suivre le projet jusqu’à son aboutissement

Le projet de la voiture électrique n’est qu’à ses débuts dans le monde ; même l’Europe trouve des problèmes auxquels elle ne peut faire face en ce moment. Les ingénieurs algériens disent qu’ils sont sur le projet jusqu’à son aboutissement ; que cela exigera des efforts, du temps, plus de compétences, mais qu’au bout du compte, ils ont mis les rails pour la réussite de la voiture électrique en Algérie.

Selon un ingénieur de Polytech, il faut savoir que dans le processus de fabrication de la batterie pour un véhicule tout électrique, des métaux rares y sont intégrés. Si le lithium (carbonate de lithium) s’avère le principal composant, on peut aussi trouver : du manganèse, du cobalt, du nickel, du cuivre et de l’aluminium. D’autres matériaux comme le graphite et les solvants sont également utiles.

Pour avoir un aperçu de la quantité de matériaux utilisés pour la fabrication des batteries pour voitures électriques, une usine d’une capacité de production de 5 GWh réclame 4 000 tonnes de carbonate de lithium et 8 300 tonnes de métaux rares. Or, selon une étude, la capacité de production de ce type de batterie va augmenter pour atteindre 1,3 TWh d’ici 2030.

Le plus intéressant, affirme notre interlocuteur, c’est que beaucoup de composants de la batterie proviennent des terres rares, et l’Algérie est riche dans ce domaine. Les terres rares, sont l’objet de convoitises dans le monde, car elles sont nécessaires et indispensables à plusieurs industries de pointe. L’Algérie, particulièrement son Sud (Sahara), abriterait 20% des terres rares de la planète. C’est ce qu’a rapporté récemment le journal français l’Opinion, citant des chercheurs.

Dans son édition du 30 août dernier, le journal français a souligné l’intérêt de la France au métaux rares de l’Algérie. Il a été d’ailleurs évoqué dans la Déclaration d’Alger, signée conjointement par les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.