le dinar algérien

Le dinar algérien dans les prévisions de Fitch Solutions

     On a beaucoup spéculé sur la remontée du dinar algérien, porté par un soutien active de la Banque d’Algérie et un discours politique engagé, allant jusqu’à le voir bientôt bousculer le dollar et l’euro sur le marché, s’appuyant sur les prévisions d’une note d’analyse de l’américain Fitch Solutions. En fait, il s’agit d’exagérations qui n’ont pas lieu d’être dans la science monétaire.

 

Il est vrai qu’un renforcement de la monnaie nationale a été vérifié ces derniers jours, après des mois de dépréciation, s’échangeant à 140,22 DA pour un dollar (USD) et 142,83 DA pour un euro, gagnant quelques paliers, puisque quelques jours auparavant, le dollar équivalait 146 DA et l’euro 152 DA.

L’euro et le dollar bousculés par la coalition sino-russe

Le dinar s’est renforce sous plusieurs angles. Tout d’abord, le contexte de la guerre en Ukraine a été un élément majeur, perturbant la bonne santé de l’économie européenne, et de ce fait, bousculant l’euro fortement, d’autant que la Russie et la Chine commence à imposer rouble et yuan dans les transactions internationales, grignotant sur les espaces du dollar, dont dépend fortement l’euro.

Le dinar porté par la Banque d’Algérie

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait bien déclaré le 1er août dernier, que l’Etat allait soutenir la monnaie, qui s’est tout de suite appréciée de 3,5% dans les jours qui ont suivi.

Aucun détail n’a été fourni sur l’étendue du soutien que la Banque d’Algérie au dinar.

Dans une note d’analyse consacrée à la monnaie nationale titré « Un dinar algérien plus fort se répercutera sur une baisse de l’inflation et une croissance plus rapide » publiée le 31 août, Fitch Solutions disait prévoir que le dinar algérien s’apprécie à 136,30 DA pour un USD d’ici fin 2022 en raison de l’intervention monétaire et que les autorités algériennes vont essayer de ramener le change au niveau qui prévalait fin 2021, c’est-à-dire à moins de 138,84 DA pour un USD.

   Fitch Solutions dit que l’Etat algérien « a la capacité de le faire en raison de l’envolée des réserves de change et qu’une monnaie plus forte lui permettra d’inverser les chocs inflationnistes défavorables qui se sont produits depuis le début de l’année et contribuera à contenir le mécontentement social.

Le dinar devrait terminer l’année 1,8 % plus fort

Fitch Solutions prévoit que le dinar devrait terminer l’année 1,8 % plus fort que son niveau de fin 2021, la première appréciation de ce type depuis 2007.

« Une devise plus forte ralentira l’inflation pendant le reste de l’année », dit Fitch Solutions, qui a révisé à la baisse ses prévisions d’inflation pour 2022 de 9,7 % à 9,0 %. Il prévoit également que « l’appréciation significative du dinar fera baisser les prix à l’importation. Cela conduira à une décélération généralisée des taux d’inflation, passant d’un sommet de 11,8 % en glissement annuel en juin 2022 et d’une moyenne de 10,1 % en glissement annuel au premier semestre 2022 à une moyenne de 7,9 % au au deuxième semestre 2022 ».

Le dinar continuera de s’apprécier en 2023

Fitch Solutions prévoit également la poursuite de l’appréciation du dinar au cours de l’année prochaine. « En 2023, nous pensons que la monnaie continuera de s’apprécier en raison de la volonté politique de soutenir la monnaie et des facteurs économiques qui le permettent ».

Le dinar porté haut par les prix du baril

Fitch Solutions précise de même que « les prix du pétrole devraient atteindre en moyenne 100 dollars le baril en 2023, en légère baisse par rapport aux 105 dollars le baril en 2022. Cela maintiendra le solde du compte courant en excédent (0,3 % du PIB), permettant aux réserves de change de grandir. Un tampon externe relativement plus fort permettra à la Banque d’Algérie de continuer à soutenir le dinar, qui devrait atteindre 131,80 DA/USD d’ici fin 2023 ».

le dinar algérien
le dinar se renforce à la faveur d’une situation particulièrement favorable.

Le dinar suit le mouvement isochrone de l’euro

Il est certain que le dinar suit toujours le mouvement inverse de l’euro: celui-là monte lorsque celui-ci descend. La fin de l’été a signifié aussi la fin des transactions à grande échelle avec l’euro. Les vacanciers sont retournés chez eux en Europe, en France principalement, et l’euro a connu un léger rabougrissement. Ce n’était pas le cas pour lui, évidemment, en juin, juillet et août, période des grands flux du nord vers le sud, des binationaux, résidents, étudiants et travailleurs algériens en France.

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