Les transferts d’argent de la diaspora algérienne vers le pays ne doivent pas connaitre des changements significatifs cette année, selon les premières estimations de la Banque mondiale, dont le rapport final est attendu pour mi-novembre.
Il est d’ailleurs fort attendu que les envois de fonds de la communauté algérienne établie à l’étranger devraient s’établir à moins de 1,150 milliard de dollars, une somme estimée toujours « faible » selon les paramètres/pays établis par la Banque mondiale.
La diaspora a ses propres circuits
En 2021, les envois de fonds de la communauté algérienne établie à l’étranger s’étaient établi à 1,759 milliard de dollars, soit une de 3,5%, par rapport à l’année 2020, durant laquelle, la diaspora algérienne a envoyé en Algérie 1,7 milliard de dollars.
Des pays comme l’Egypte, le Maroc et la Tunisie enregistrent les taux les plus élevés des envois de fonds de la diaspora maghrébine et africaine vers leurs pays.
Ne représentant que 1,1% du Produit intérieur brut (PIB), les transferts d’argent de la communauté algérienne établie à l’étranger vers le pays se sont stagnent à moins de 1,7 milliard de dollars, et demeurent « faibles », en comparaison avec d’autres pays de la région empruntant les voies officielles et bancaires.
Les envois de fonds augmentent
Selon les récentes prévisions de la Banque mondiale publiées en mai 2022, les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) ont augmenté de 7,6 % en 2021 pour atteindre 61 milliards de dollars, sous l’effet de fortes hausses vers le Maroc (40 %) et l’Égypte (6,4 %).
Une progression qui s’explique par la croissance économique enregistrée dans les pays d’accueil de l’Union européenne, ainsi que par les migrations de transit, qui ont contribué à une hausse des envois vers des pays d’accueil temporaire comme l’Égypte, le Maroc et la Tunisie.
En 2022, on s’attendait déjà à un ralentissement de la croissance des remises migratoires vers la région, qui devrait s’établir à 6 %.
Les circuits de la diaspora algériennes inconnus de la BM?
Pour les observateurs, les envois de fonds de la diaspora algérienne vers le pays sont plus importants que ceux répertoriés par la Banque mondiale, du fait que beaucoup de membres de la communauté algérienne à l’étranger passent par le circuit informel pour le transfert de l’argent.
Cela est dû à plusieurs facteurs dont les lenteurs et les complications des procédures bancaires, mais aussi, l’important décalage existant entre le taux de change sur le marché parallèle et le taux officiel des devises.
Des experts financiers algériens avaient indiqué récemment, que le montant des transferts de devises de l’émigration ne reflète pas les capacités de la communauté algérienne établie à l’étranger, et que l’Algérie « ne bénéficie que très peu des transferts de fonds de la communauté algérienne à l’étranger ».
L’argent de la diaspora, un apport important
« Les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devraient avoir augmenté d’environ 9,7 % en 2021 pour atteindre 62 milliards de dollars, grâce au retour à la croissance dans les pays d’accueil de l’Union européenne (France et Espagne notamment) et à la flambée des prix mondiaux du pétrole qui a eu un impact positif sur les pays du CCG », indiquait également la note d’information de la Banque mondiale.
Selon la même source : « Ce montant global est du aussi à la forte progression des flux entrants vers l’Égypte (12,6 %, soit 33 milliards de dollars) et vers le Maroc (25 %, soit 9,3 milliards de dollars), les migrations de retour et de transit jouant – respectivement – un rôle important dans ces résultats favorables ».