Grâce au Pacte d’amitié algéro-français récemment ratifié lors de la visite de Macron en Algérie, les deux constructeurs historiques français, Renault et Peugeot, espèrent se relancer et grignoter des parts importantes du marché algérien.
En état de disgrâce depuis plusieurs mois, Renault et Peugeot survivaient en se mettant en mode veille, en attendant que les conditions de leur relance soient de nouveau réunies.
Existence sur le papier plus que dans le réel
Si Renault avait pu, dès son lancement, connaitre des ventes records et engranger des bénéfices importants, avant de péricliter, Peugeot n’a jamais pu trouver sa part de marché et existait uniquement « sur papier ».
Renault devait connaitre un long sommeil depuis début 2020 et la pandémie planétaire qui l’avait contraint à baisser ses effectifs, avant de baisser le rideau.
Renault et Peugeot en Algérie, des manquements pointés…
Travaillant en temps normal avec moins de 350 salariés, en renvoyant chez eux la quasi-totalité avec l’irruption du coronavirus, Renault n’a pas vraiment honoré ses engagements en Algérie, avec un taux d’intégration des plus bas, des salariés mal payés, une absence totale du transfert de technologie, ce qui avait fait grincer des dents les pouvoirs publics, parce que de l’autre côté, au Maroc, Renault faisait des prouesses et destinait l’excédent de production de véhicules à l’exportation.
Peugeot faisait du surplace en Algérie, et n’a jamais véritablement démarré. Au contraire, il a été pointé du doigt pour plusieurs manquements et sa production a été plombé par des soucis économiques qui ont entouré le marché mondial de l’automobile au début de la pandémie.
La politique à la rescousse de l’économique
Aujourd’hui, les deux constructeurs français espèrent se relancer et dépasser tous les problèmes qui existaient, d’autant plus que Renault Algérie a lancé depuis le début du mois courant les procédures douanières concernant les kits SKD/CKD bloqués au niveau du port d’Arzew, après l’approbation du ministère de l’Industrie de lever le gel de 5 000 kits de voitures importés.
La visite du président français en Algérie aura été un pain béni pour les entreprises françaises installées en Algérie, dont Renault et Peugeot, qui escomptent désormais en tirer profit et se hisser vers le haut.
Le Pacte d’amitié ratifié à Alger entre les deux pays va faire redémarrer la coopération économique et renforcer le commerce.
Alger de son côté, espère bien que les deux constructeurs entrent réellement dans la phase active de la production et honorent le cahier des charges sur la base duquel ils ont été agréés en Algérie.
Renault Algérie reprend ses activités de montage
Renault Algérie a lancé depuis le début du mois courant les procédures douanières concernant les kits SKD/CKD bloqués au niveau du port d’Arzew, après l’approbation du ministère de l’Industrie de lever le gel de 5 000 kits de voitures importés.
La reprise de l’activité de montage de ces kits est prévue à partir du 5 octobre prochain, selon des sources proches de l’usine située à Oued Tlélat (Oran).
La direction de l’entreprise a commencé le dédouanement des conteneurs et a payé l’intégralité des taxes, en tenant compte des surestaries dues aux compagnies maritimes internationales propriétaires des conteneurs, qui ont connu une augmentation des coûts en raison de la crise mondiale et de la demande croissante de conteneurs, des surcoûts qui se répercuteront inévitablement sur les voitures, selon la même source.
Renault et Peugeot à l’épreuve du terrain
La question est de savoir aujourd’hui si les deux constructeurs français installés en Algérie vont entrer dans l’ère de la production et faire en sorte de contribuer à l’essor de la voiture neuve en Algérie.
Si le nouveau départ a été entamé, si Alger redonne leurs chances aux Français, ceux-ci sont sous pression car ils n’auront pas droit à l’erreur.
L’Algérie a entamé des négociations avec de grands constructeurs mondiaux, et ainsi, tout nouveau manquement de la part de Renault ou de Peugeot leur sera préjudiciable sur leurs parts du marché.