Douane et fausses déclarations – Des enquêtes approfondies ont été ouvertes par les services de sécurité concernant des dossiers de corruption liés à de fausses déclarations et à des factures gonflées.
Ce trafic qui a notamment prospéré entre 2007 et 2019, a permis le blanchiment et le transfert illicite de centaines de milliards de dinars, auquel se sont livrés importateurs et entreprises, étrangères et locales.
Cette mafia de l’import-export, pour passer sous les radars, employait toute une armada de procédés ingénieux : remplir d’eau des emballages de pesticides, multiplier par 10 le prix de l’ail, bourrer des conteneurs de sable et de gravats, etc.
Du reste, les autorités chargées d’enquêter s’appuieront sur les rapports détaillés du service de la répression des fraudes de la Direction générale des Douanes (DGD) et de la Banque de l’Algérie.
Douane et fausses déclarations : utilisation toute une armada de procédés ingénieux
Ainsi, les enquêtes menées jusqu’à présent ont révélé que certains importateurs préféraient user de fausses déclarations, tandis que d’autres gonflaient les factures d’une façon éhontée.
Un opérateur du commerce extérieur, à titre d’exemple, revendait l’ail qu’il importait à 10 fois son prix à la bourse mondiale. Sachant que son prix réel sur le marché international ne dépassait pas 300$ la tonne, cependant, la facture qu’il soumettait aux douanes affichait le coût de 3000$ la tonne.
Les autorités douanières ont saisi, en 2013 dans les ports d’Oran et d’Alger, six conteneurs, déclarés contenant du rouleau de papier, mais qui étaient en réalité chargés de gravats collectés à Shanghai.
Une somme de 160 000€ a été versé vers une banque étrangère, dernière ces deux opérations. De plus, l’enquête préliminaire a dévoilé un transfert de plus de 30 millions de dollars effectué par l’une des personnes impliquées dans ce trafic.
Rappelons également les affaires, non moins scandaleuses, d’importation de conteneurs de sable, de moteurs et de pièces détachées de contrebande, d’équipements usagers sans aucune valeur commerciale, de riz chinois périmé…
Lors de sa dernière rencontre avec les médias, le président Abdelmadjid Tebboune a promis, à ce propos, de juger toutes les personnes coupables de gonflement de factures durant la période 2007-2019.