La France ne délivre plus de visas aux étudiants venant du Sahel (Mali, Niger, Burkina Fasso), la raison est de toute évidence, politique.
La France perd pied en Afrique et notamment dans la région du Sahel. Les derniers coups d’État au Mali, au Niger et au Burkina Fasso ont tous eu des répercussions sur la présence française dans ces pays.
En effet, les étudiants de ces pays sont les premiers victimes de ces crises diplomatiques, ces derniers ont reçu un message du ministère des Affaires étrangères à la fin du mois d’août, les informant de l’annulation de leur séjour en France.
Visas annulés : Les témoignages de ces victimes
Le journal le Monde1 recueil les témoignages de ces victimes collatérales d’une guerre sans nom, les étudiants ont reçu le 30 août l’e-mail informant ces derniers de cette décision.
Un étudiant burkinabé doctorant en géographie a témoigné au journal que 2 jours avant son départ pour la France, il a reçu le message suivant : « J’ai le regret de vous informer que nous annulons notre soutien pour votre séjour sur le sol français, et toutes les prestations de Campus France, à savoir allocations, billet d’avion et assurance santé sont annulées ».
Le message a été envoyé par un interlocuteur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères qui explique que cette décision fait suite aux « événements intervenus à Niamey (Niger) fin juillet ».
« La France a suspendu son soutien au développement à destination du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Cette décision concerne également les bourses de mobilité du gouvernement français, dont vous êtes bénéficiaire », ajoute le message.
Les explications du Quai d’Orsay
Plusieurs étudiants sont victimes de ces crises politiques, dont ils ne sont responsables ni de près ni de loin. Selon les explications du Quai d’Orsay : » la prise de cette décision est liée au contexte sécuritaire qui a conduit à une forte baisse du nombre d’agents présents dans les consulats, limitant de fait la capacité à délivrer des visas. »
Cependant, les étudiants ayant témoigné ont eu déjà leurs visas, c’est plutôt leur annulation qui pousse à des interrogations.
L’entourage de la ministre de l’Enseignement supérieur indique au journal : « Il n’a jamais été question et il ne sera jamais question ni de faire payer les populations pour les erreurs de leurs dirigeants ni de confondre coopération scientifique et politique », et ce, sans pouvoir expliquer l’annulation des visas.
Un entourage qui affirme que « les intellectuels, les chercheurs et les étudiants qui doivent se rendre en France et qui détiennent déjà un visa pourront, comme les artistes, continuer de le faire ». D’où la question : mais quel est l’objectif du message du ministère des Affaires étrangères? Et pourquoi alors les visas de ces étudiants ont-ils été annulés ?