Une baisse quasi générale des salaires horaires réels a été observée chez les pays membres, d’après un rapport de l’OCDE, au premier trimestre 2023, en glissement annuel. La Hongrie est la plus touchée en Europe
Si «l’emploi s’est complètement rétabli» depuis la crise du Covid-19 au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les salaires horaires réels, eux, ont baissé «dans presque tous les pays» membres. La France ne fait pas partie des plus concernés, en Europe.
La distinction entre le salaire nominal et le salaire réel
Le rapport «Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2023 : Intelligence artificielle et marché du travail», publié en juillet dernier, distingue le salaire nominal du salaire réel.
En effet, le salaire nominal correspond à la quantité d’argent perçue au titre du salaire, tandis que le deuxième fait référence à la quantité de services ou biens que ce salaire permet d’acheter.
Selon l’OCDE, la distinction est importante parce qu’au sein des pays membres, les salaires horaires nominaux ont globalement augmenté, mais pas au point de couvrir l’inflation. C’est cette augmentation du coût de la vie qui a entraîné l’érosion de salaire réel.
Au premier trimestre 2023, «malgré la reprise des salaires nominaux, la croissance annuelle de salaire réel a été négative dans 30 des 34 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, avec une baisse moyenne de 3,8%» en glissement annuel, note le rapport. Cette dynamique a été remarquée pour 23 des 25 États européens inclus dans cette étude.
Salaires : une baisse «relativement modeste» en France
Avec une baisse de salaire horaire réel de 15,6%, la Hongrie est la plus durement touchée. Vient ensuite la Lettonie (-13,4%) et la République tchèque (-10,4%), toutes deux sur ce triste podium. La quatrième place revient à la Suède (-8,4%), suivie de près par la Finlande (-7,8%).
D’après les chiffres de l’OCDE, les salaires horaires réels ont baissé de 1,8% en France, contre -2,9% au Royaume-Uni, -3,3% en Allemagne et -7,3% en Italie. L’organisation qualifie la baisse française, «par rapport à l’année précédente», de «relativement modeste».
Selon l’OCDE, elle est due à la «dynamique des salaires» français et à des «taux d’inflation relativement contenus, résultant de la combinaison d’un gel temporaire des tarifs réglementés de l’énergie» et «de subventions et de prestations sociales», qui devraient toutefois «être progressivement supprimées d’ici à la fin de 2023».