Sur le marché immobilier français, acheter un logement sans crédit devient une tendance. De plus en plus d’acheteurs, face à la crise du crédit, optent pour cette approche, créant des occasions pour négocier des prix.
La question de l’achat d’un logement à crédit, dans un contexte économique de plus en plus incertain, suscite de vives interrogations. L’emprunt immobilier, jadis considéré comme la voie royale vers la propriété, ne fait plus l’unanimité.
Immobilier : La production de crédits a chuté de manière spectaculaire
Pourquoi acquérir un bien avec un prêt à 4% ou bientôt 5% quand on a déjà obtenu son logement actuel à un taux de 1% ? De plus en plus, cette question, fréquemment posée par des aspirants propriétaires à l’image de Rémi, la quarantaine, interrogée le 8 septembre 2023 par Le Figaro Immobilier, met en lumière un changement de paradigme sur le marché de l’immobilier.
Une solution qui pourrait potentiellement résoudre ce dilemme serait la transférabilité des prêts. Cette approche, préconisée par la Fédération nationale de l’immobilier, permettrait aux acquéreurs de bénéficier des mêmes conditions financières que celles de leur prêt actuel pour l’achat d’un nouveau bien.
Cependant, les banques ont jusqu’à présent rejeté cette proposition catégoriquement, et cela pour préserver leurs marges.
Cette résistance de la part des banques a participé à plonger le marché du crédit dans une véritable crise. La production de crédits a chuté de manière spectaculaire, enregistrant une baisse de 46% en un an, atteignant à peine les 10 milliards d’euros, selon la Banque de France.
Les ventes immobilières ont connu une baisse de 15% à 20%
Parallèlement, les ventes immobilières ont connu une baisse de 15% à 20% sur la même période. La question qui se pose est de savoir pourquoi il y a un tel écart entre la diminution des transactions immobilières et la baisse du volume de crédits accordés.
Une réponse à cette question réside dans le fait qu’une part croissante de ménages choisit d’acquérir un logement sans recourir à un crédit, une tendance qui touche entre 20% et 30% des acquéreurs, selon Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier.
Ce phénomène, autrefois marginal, prend de l’ampleur, illustrant l’exclusion croissante dans le secteur de logement et la dégradation du marché.
Parmi les bénéficiaires de cette tendance, on trouve principalement des CSP+ (catégorie socioprofessionnelle supérieure), des chefs d’entreprise, et des personnes disposant d’un patrimoine confortable.
Plusieurs couples dans la cinquantaine, sans enfant à charge, vendent leur logement spacieux pour en acheter un autre plus petit, financé évidemment par la vente de leur bien précédent.
Profitant de l’euro faible face au dollar, les acheteurs étrangers, représentent aussi une part croissante des transactions immobilières en France. Les Américains, à titre d’exemple bénéficiant d’une parité avantageuse, ont investi dans des biens sans avoir besoin d’un crédit.