Santé 2023 : tarification, logement, médecins traitants… Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

Santé 2023 – en déplacement à Corbeil-Essonnes vendredi, le chef de l’État a annoncé vouloir prendre « des décisions radicales » pour aider un secteur aux abois.

Santé 2023:les voeux d'Emmanuel Macron aux acteurs de la santé
Santé 2023:les voeux d’Emmanuel Macron aux acteurs de la santé

Lors de ses vœux aux soignants du Centre Hospitalier Sud-Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes (Essonne), Emmanuel Macron a appelé vendredi 6 janvier à « sortir de ce jour de crise sans fin » dans le secteur de la santé.

« Je sais l’épuisement personnel et collectif, ce sentiment parfois de perte de sens qui s’est installé, le sentiment au fond de passer d’une crise à l’autre », a-t-il déclaré, en appelant à « aller beaucoup plus vite, beaucoup plus fort et prendre des décisions radicales ».

Emmanuel Macron a rendu hommage aux blouses blanches

Commençant son discours avec une demi-heure de retard, Emmanuel Macron a rendu hommage aux blouses blanches.

Malgré deux années marquées par le Covid, ainsi que la triple épidémie qui a frappé l’Hexagone cet hiver, «vous continuez de tenir bon, et vous suscitez, par vos efforts, l’estime de la Nation», a lancé le chef de l’État. Il a également reconnu «l’inquiétude, l’angoisse […], l’épuisement personnel et collectif».

Emmanuel Macron a rendu hommage aux blouses blanches
Emmanuel Macron a rendu hommage aux blouses blanches

Le succès du plan « Ma santé 2022 »

Emmanuel Macron a promis d’« accélérer le recrutement des assistants médicaux », créés en 2018, pour les faire passer de « près de 4 000 » actuellement à « 10 000 d’ici à la fin de l’année prochaine ». « C’est un vrai succès » du plan « Ma santé 2022 » présenté au début du précédent quinquennat, « ça libère du temps médical » pour que les soignants suivent leurs patients, a estimé le chef de l’État.

Il a également annoncé qu’un tandem « administratif et médical », constitué sur la base d’un « projet », allait être instauré à la tête des hôpitaux. « Très longtemps on a dit : « Ce ne doit pas être les soignants qui dirigent l’hôpital, ce doit être les administratifs.” Après, on a dit : “Le problème c’est les administratifs qui dirigent.” », a-t-il observé. « Moi je souhaite qu’on puisse […] mettre à la tête de nos hôpitaux un tandem administratif et médical, un vrai tandem sur la base d’un projet. »

Le succès du plan « Ma santé 2022 »
Le succès du plan « Ma santé 2022 »

Santé 2023 : plus d’infirmiers à l’hôpital

Il faut des « renforts de professionnels et plus de paramédicaux », a poursuivi le chef de l’État. « On a commencé à augmenter les places ouvertes pour les infirmiers, infirmières », a-t-il assuré soulignant que les places ouvertes aux concours d’infirmiers avaient augmenté de « plus de 20% en trois ans ».

« Nous devons aller plus loin pour en former davantage », a-t-il défendu. « Le problème, c’est qu’on en a beaucoup qui arrêtent en cours de formation (…) Il faut qu’on revoit l’organisation et le fonctionnement de nos études.

Il faut aussi qu’on mette en place un système plus responsabilisant en sortie d’études » pour que les infirmières restent à l’hôpital, a-t-il insisté.

Santé 2023 : plus d'infirmiers à l'hôpital
Santé 2023 : plus d’infirmiers à l’hôpital

Santé 2023 : revoir l’organisation du travail

Emmanuel Macron a fustigé un système hospitalier « surcontraint » par les 35 heures et reposant sur des « heures supplémentaires allouées de manière complètement hétérogènes » selon les services et les territoires.

« Ce système doit être remis à plat », a-t-il demandé, appelant à la mise en place d’une « organisation plus souple ».

« Je veux que d’ici au 1er juin au plus tard chaque hôpital ait engagé et finalisé des discussions avec les équipes, les partenaires sociaux, pour adapter les plannings et les organisations de travail », a-t-il martelé.

« Chaque service doit pouvoir se saisir de cette liberté de s’organiser en autonomie, en responsabilité, avec un maximum de liberté dans la construction des plannings. »

Et d’évoquer les soignants découragés par « des agendas impossibles », qui aspirent à « revoir leurs plannings, trouver plus de temps auprès des malades, pour pouvoir se former… »

Santé: revoir l'organisation du travail
Santé: revoir l’organisation du travail

Vers des logements adaptés pour les soignants

Pour aider les personnels de santé officiant dans des territoires où le logement est particulièrement cher, le chef de l’État souhaite, d’ici l’été prochain, un «plan d’action partagé».

Un «parc de logements dédié» doit être défini pour les professionnels concernés, hors des logements sociaux, afin qu’ils puissent vivre près de leur lieu de travail, et éviter d’importants temps de transport.

Des logements adaptés pour les soignants
Des logements adaptés pour les soignants

Un médecin traitant pour les patients souffrant de maladies chroniques

Un médecin traitant pour les patients souffrant de maladies chroniques
Un médecin traitant pour les patients souffrant de maladies chroniques

Le président promet encore de « mieux rémunérer les médecins de ville qui assurent la permanence des soins » et « prennent en charge des nouveaux patients », afin que les Français « trouvent facilement un médecin de garde ».

Il fait également une promesse aux patients souffrant d’une maladie chronique et ne disposant pas, à l’heure actuelle, d’un médecin traitant.

« On a 600 000 patients avec des maladies chroniques et qui n’ont pas de médecins traitants et ça, c’est un vrai problème », a déploré le chef de l’État.

Ces malades se « verront proposer un médecin traitant avant la fin de l’année » ou, à défaut, « une équipe traitante », a complété Emmanuel Macron.

Lire aussi: Logement social 2023 : les plafonds de ressources pour obtenir une HLM

«Sortir» de la tarification à l’acte à l’hôpital

Le chef de l’État veut transformer la manière dont sont financés les établissements de santé, en sortant rapidement de la tarification à l’acte.

Objectif : instaurer une «rémunération basée sur des objectifs de santé publique», dont une part «structurante» doit s’appuyer sur l’atteinte ou non d’objectifs à l’échelle locale, adaptés à la réalité des territoires.

Ce nouveau financement devra être mis en place dès le prochain projet de financement de la sécurité sociale (PLFSS).

Faire connaître le service d’accès aux soins

Emmanuel Macron souhaite également « généraliser le service d’accès aux soins (SAS) ».

« Concrètement, quand on n’a pas de médecin traitant ou quand celui-ci n’est pas disponible, un patient [avec une urgence devra pouvoir] appeler le 15 et en fonction de son état de santé, être orienté soit aux urgences soit vers un médecin traitant identifié par ce service », a exposé le président, appelant à « faire connaître ce dispositif à tous les Français » et à « consolider les équipes qui décrochent et évaluent médicalement les patients ».

Faire connaître le service d'accès aux soins
Faire connaître le service d’accès aux soins

Lire également : Prime d’activité: de nouveau annoncé

Déployer la médecine à distance

Le président a aussi affiché sa volonté de « développer la télé-expertise » (qui permet à un médecin de recourir à distance à l’expertise d’un collègue) et la télé consultation.

Actuellement, un médecin ne peut réaliser, sur une année civile, plus de 20% de son volume d’activité à distance. Un seuil qui « n’est pas une bonne idée », selon Emmanuel Macron. Lequel plaide pour un déploiement plus large.

Faire évoluer la tarification des médecins

Le président de la République souhaite revoir la tarification des médecins. Premièrement, il appelle «à un chantier sur la rémunération du travail de nuit», en particulier pour les soignants réalisant des permanences aux urgences des hôpitaux.

«Les mesures d’urgence prévues jusqu’à mars seront maintenues», a-t-il ajouté. La pénibilité des missions» sera également au cœur de cette réorganisation.

Faire évoluer la tarification des médecins
Faire évoluer la tarification des médecins

Un «travail» lancé contre les lapins aux rendez-vous médicaux

Emmanuel Macron s’est aussi offusqué des français qui n’honorent pas leurs rendez-vous médicaux, dénonçant leur «désinvolture». «Comme la santé n’a plus de prix, elle n’a donc plus de valeur» pour certains, s’est-il agacé.

Un «travail» va donc être lancé avec l’Assurance-maladie pour «mettre fin à cette irresponsabilité», a-t-il annoncé.

Suivez nous sur: facebook

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *