Titre de séjour « métiers en tension » – pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans certains métiers, en France, le ministre du Travail a déclaré vouloir créer un nouveau titre de séjour pour les secteurs en tension.
« Nous avons la volonté de simplifier l’accès au territoire pour des compétences particulières, dont l’économie a besoin », a annoncé Olivier Dussopt.
Le ministre du Travail a l’intention de créer un statut spécifique pour les travailleurs immigrés en situation irrégulière des secteurs en tension.
Cette mesure figure dans le projet de loi immigration présenté par le gouvernement. Dans le but de « Remettre le travail au centre du jeu » et donner la possibilité à ces travailleurs de rester sur le territoire français sans passer par l’employeur.
Mais au-delà de la question de l’immigration, ce dispositif a surtout pour objectif de rééquilibrer l’offre et la demande d’emploi dans l’Hexagone.
Un rapport de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) explique que, hôtellerie-restauration, santé, BTP, … De nombreux secteurs peinent à embaucher de nouveaux salariés. Ce déséquilibre est lié à un nombre trop faible de candidats, à des profils inadéquats (manque de formation ou, à l’inverse, niveau d’études trop élevé) mais aussi au manque d’attractivité de certains secteurs.
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Titre de séjour « métiers en tension » : l’avis de Bruno Magniny et Bertrand Schaupp
Bertrand Schaupp, président du Medef Anjou et Bruno Magniny, bénévole au Secours catholique, donnent leur avis sur le projet du gouvernement de créer un titre de séjour pour faciliter l’embauche d’immigrés pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre dans certains métiers.
Bertrand Schaupp, président du Medef Anjou a déclaré : « Il faut être prudent. Si un chef d’entreprise me dit : « j’ai un salarié dont le titre de séjour se termine et il fait super-bien son job », je trouve normal de pouvoir valider la situation.
« En revanche, je ne suis pas pour valider des situations illégales. Je pense que ce serait dangereux de régulariser quelqu’un qui travaille au noir.»
« Le gouvernement veut aller vite, mais c’est un sujet qui aurait besoin d’être un peu plus analysé et décortiqué. »
Bruno Magniny : « Ce projet est intéressant dans son principe. Le gouvernement commence à reconnaître que le marché de l’emploi français est déficitaire et à prendre acte de la réalité du travail dissimulé. C’est une avancée du discours officiel ».
« Mais il y a des bémols. L’agriculture, par exemple, ne figure pas dans la liste des métiers en tension, alors que la main-d’œuvre saisonnière est de plus en plus difficile à recruter. Donc on reste sur une approche administrative, tatillonne. Selon moi, il faut faire un travail plus global. »
Une carte de séjour pour les professionnels de santé en France
En raison des difficultés de recrutement dans le secteur de santé, le gouvernement veut créer une nouvelle carte de séjour en France destinée aux professionnels de santé, afin d’attirer notamment des médecins étrangers.
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Cette nouvelle carte de séjour pluriannuelle dénommée «talent – professions médicales et de pharmacie» concerne les médecins «quelle que soit leur spécialité», les chirurgiens-dentistes sages-femmes et les pharmaciens.
Après le titre de séjour « métiers en tensions » déjà annoncé par le gouvernement pour répondre aux secteurs en pénurie de main-d’œuvre, cette nouvelle carte vient compléter le volet « intégration » du projet de loi visant à « contrôler l’immigration » et « améliorer l’intégration », porté par les ministres du Travail Olivier Dussopt, et de l’Intérieur Gérald Darmanin.
« Ce titre vise à répondre au besoin de recrutement de personnels qualifiés de santé dans les établissements de santé ou les établissements médico-sociaux », notamment car ces praticiens étrangers ne peuvent à l’heure actuelle pas toujours être embauchés « faute de titre de séjour répondant pleinement à la spécificité de ces situations », justifie l’exécutif.
Cette carte « permettra d’améliorer la lisibilité et l’attractivité du droit au séjour pour ces publics qualifiés, tout en tenant compte des enjeux de vérification de l’aptitude de professionnels étrangers à exercer dans le domaine hospitalier », peut-on lire.
Le texte prévoit ainsi de conditionner la délivrance du titre à une autorisation de l’agence régionale de santé. Sa durée de validité, d’un a quatre ans, dépendra de la validation par le praticien des « EVC », les épreuves de vérification des connaissances.
Selon l’article 7 du texte, cette carte est destinée aux professionnels de santé et à leurs familles « dès lors qu’ils sont recrutés par un établissement de santé public ou privé à but non lucratif ».
Comme indiqué depuis plusieurs mois par le gouvernement, il fait la part belle aux mesures destinées à favoriser les expulsions des étrangers délinquants, notamment par une réforme « structurelle » de l’asile, et contient plusieurs articles visant à rendre plus efficace l’intégration des étrangers.
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