Air France a suspendu ses vols vers Bamako, suite au coup d’Etat opéré au Niger et la situation sécuritaire au Sahel. Cette décision a été prolongée jusqu’à la fin août a annoncé la compagnie aérienne française jeudi dernier. Du coup plusieurs de ses clients sont restés bloqués en France ou au Mali.
« Nous avons beaucoup de clients bloqués à Bamako qui nous interpellent tous les jours. Ils appellent à l’agence pour savoir quoi faire. J’ai orienté plusieurs clients vers Conakry, Dakar ou Abidjan, pour prendre Air France là-bas. Mais Air France ne paye pas ces billets-là : les clients doivent les payer en plus, de leur poche. Ce n’est pas tout le monde qui accepte ça », explique Sambou Cissé, co-gérant de l’agence ND Voyages à Montreuil, près de Paris à RFI.
Parmi ces voyageurs pris au piège, Dahirou Doucouré, un malien qui vit en France. « Je n’ai pas de solution. J’essaie d’appeler Air France, j’essaie aussi de trouver un billet avec d’autres compagnies aériennes, mais tout est saturé », indique ce client parti au Mali pour des vacances en famille.
« On essaiera de boycotter Air France »
« On n’a pas moins de 1500 € pour un aller simple Paris-Bamako ! Et cela, c’est avec des compagnies qui font passer par la Tunisie, le Maroc ou même par Addis-Abeba avec Ethiopian Airlines. Donc la situation est catastrophique », souligne t-il.
Et d’ajouter « ma femme, qui travaille à l’école, doit rentrer le 29… C’est très compliqué pour nous. On sera obligé de passer peut-être par la Côte d’Ivoire pour rentrer, et en plus à nos frais parce qu’Air France nous dit que si on prend un avion Air France-Abidjan pour rentrer à Paris, le vol Bamako-Abidjan est à nos frais. Ça nous met plus qu’en colère, c’est irrespectueux. Le problème ne nous concerne même pas, on n’a pas du tout compris la situation. Ce n’est pas un problème qui concerne Niger, c’est peut-être un problème politique… Même si Air France revient, on essaiera de boycotter Air France et ce sera dommage pour eux. »
Des vacances qui virent au cauchemar à cause d’Air France
Claire Dracius, cette Française qui enseignante au club hippique de Bamako s’est retrouvée dans une même situation. Elle est bloquée en effet en France où elle est rentrée à l’occasion de la saison estivale. Elle devait s’envoler pour le Mali ce dimanche.
«Déjà, il fallait réussir à contacter Air France, ça a été le premier obstacle. Air France nous proposait un avoir et de nous rediriger vers Dakar. Et, à partir de là, il fallait prendre un autre billet pour qu’on puisse arriver à Bamako. Mais ça n’allait pas : les horaires ne correspondant pas, il fallait trouver un logement sur place, le transport… Ça devenait vite une logistique un peu compliquée, surtout au pied levé. Donc la solution a été de prendre un nouveau billet avec une autre compagnie : Paris-Bamako avec Air Sénégal, mais avec une petite escalade à Dakar », déplore t-elle.